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Atelier de recherche en création littéraire
31 octobre 2015

Jean-Marc Quaranta : Penser la recherche en création littéraire

Penser la recherche en création littéraire

Atelier de recherche

(Université d’Aix-Marseille 5 et 6 février 2015)

 

Les pratiques d’écriture créative à l’université, dont le réseau animé par l’université de Cergy-Pontoise et cette lettre sont des relais, passent aussi par la recherche.

A la suite du colloque d’Aix-Marseille qui, en avril 2014, célébrait les vingt ans du Diplôme Universitaire de Formateur en atelier d’écriture, il a paru évident de proposer à ceux que la question de l’écriture de création intéresse de se réunir dans un atelier de recherche. Cette formule, lancée par l’UFR ALLSH d’Aix, a pour but de réunir quelques enseignants chercheurs pour faire le point sur la recherche dans une discipline donnée et envisager des projets collectifs[1].

Dans le cas de la création littéraire, il s’agissait de poser la question même de la recherche dans ce domaine et de faire un premier état des lieux des pistes de recherche. Au moment où les diplômes de master en écriture se développent (Paris 8, Le Havre, Toulouse, Cergy) il fallait envisager les rapports entre création et recherche en littérature et redéfinir la place de l’atelier d’écriture comme dispositif et comme objet de recherche.

 

L’atelier de recherche a été préparé à partir du mois de novembre 2014 grâce au blog: http://atelierrecherche.canalblog.com/. Chaque participant était appelé à déposer une brève contribution accompagnées de commentaires. Une proposition d’hétérautoportrait d'animateur-chercheur-écrivain-enseignant a également été postée sur le blog pour favoriser une présentation des participants sous forme de création littéraire, puisque c'est là une des spécificités du métier d'animateur universitaire : il produit des écrits académiques et des écrits littéraires : http://atelierrecherche.canalblog.com/archives/2015/02/03/31456740.html. Enfin, un questionnaire détaillé et structuré (24 items) permettait à chacun de préparer et de mettre en ligne sa présentation : http://atelierrecherche.canalblog.com/archives/2015/01/30/31431331.html.

Le blog a permis de gagner du temps dans les phases de présentation et de problématisation et a contribué à former un groupe, matérialisant en amont ce format spécifique de rencontre entre chercheurs qu'est l’atelier de recherche qui n’est ni un colloque ni une journée d’études, mais plutôt un moment de rencontre et d’échanges.

 

Ces deux journées on fait apparaître des différences dans la manière d’envisager les rapports que la création littéraire peut entretenir avec la recherche. Il m’a semblé y distinguer deux grandes zones et sept familles, que je présenterai telles que je les ai perçues au cours des échanges et à partir des contributions. Je proposerai ensuite quelques éléments de problématisation épistémologique de cette situation avant de résumer les pistes d’une recherche en création littéraire qui sont apparues et qui pourront structurer un dépôt de projet présenté à l’Agence Nationale de la Rechercheque l’université d’Aix-Marseille souhaite porter en rassemblant les acteurs de la création littéraire.

 

Une frontière et sept familles

La première journée a été consacrée à la présentation des différents participants et à des discussions autour des pratiques, contenus des enseignements, évaluation, objectifs et apports de la recherche. Des lignes de force et de partage sont apparues, elles séparent ceux qui, conformément au modèle américain et canadien, pensent que la création littéraire n’a pas à s’envisager selon les principes de la recherche et ceux – c’est le modèle français – pour qui la création littéraire doit faire l’objet d’une recherche spécifique et intégrer l’apport des autres disciplines : études littéraires, linguistique et même recherches en ergonomie de la créativité et psychologie cognitive, autant qu’en psychanalyse, domaine plus fréquemment relié à la création littéraire.

A regarder d’un peu plus près, on peut constituer un jeu des sept familles de la recherche en création littéraire, un peu comme si l’introduction de la notion de recherche opérait à la manière d’un réactif dans notre champ de réflexion et de pratiques. La naissance, le 6 février à 2h20, en plein atelier, de Célestin qui m’a appelé à le rejoindre à Paris, est pour beaucoup dans cette métaphore familiale et sans doute aussi la citation de Montaigne, proposée par Marie-Laure Schultze et reprise et déclinée par Marie Joqueviel-Bourjea (voir le blog) : « nous sommes tous fait de lopins ». Cette grande réunion de la grande famille de la création littéraire a révélé une profonde solidarité, une unité que permet aussi la diversité des personnalités et des histoires dont il va être question. C’est ce classement ludique, subjectif et personnel qui est proposé ici au débat et qui a surtout pour utilité de dessiner la cartographie d’un paysage mental qui commence à se structurer. C’est pour la vertu du débat que je prends ici le risque de mécontenter tout le monde : il n’est jamais agréable de s’entendre dire comment on nous voit, de toute façon on ne se reconnait jamais, le miroir est toujours déformant, il n’y a que les autres qui sont ressemblants. C’est pourquoi cet article doit être complété par des commentaires sur le blog ou par d’autres contributions. Pour paraphraser Montaigne encore, il ne s’agit pas de peindre l’être de chacun, mais le passage !

Dans ces sept familles imaginaires, on trouve d’abord les cousins des Amériques. On sait par le travail d’Anne-Marie Petitjean[2] que la tendance aux états-Unis est de ne pas dissocier la recherche de la création et de considérer que, si recherche il y a, elle doit être incluse dans la pratique, qu’il n’est pas de meilleure théorie du roman et de l’écriture du roman que celle que porte le roman lui-même, implicitement ou explicitement. C’est une première famille et bien plus ancienne que celles de la vieille Europe.

De même, au Québec, la recherche est tenue à distance de la création littéraire, selon des modalités différentes d’une université à l’autre mais dans une approche qui consiste à ne pas séparer non plus recherche et création. Marc-André Brouillette (UQAM) a ainsi clairement expliqué que la recherche en création est une « recherche création » où la recherche aboutit à une création, dont elle ne peut être séparée et qui la justifie.

 

Dans le domaine français, la position de Paris 8 est très proche de celles-ci. Vincent Message a décrit un fonctionnement de master très proche de celui d’une maison d’édition et où, par conséquent, la recherche interfère peu, ou même pas du tout. On retrouve un cloisonnement qu’on peut connaître aux USA entre département de littérature et département de création littéraire. Cette situation est facilité à Paris 8 par le fait que la préparation à l’agrégation de lettres n’existe pas et que la formation est animée par trois enseignants chercheurs qui sont auteurs (Vincent Message et Olivia Rosenthal) ou éditeur (Lionel Ruffel).

La situation institutionnelle est très différente à Montpellier, même si le rapport à la recherche n’est pas très éloigné. Marie Joqueviel-Bourjea y anime le DU d’animateur d’atelier d’écriture qui relève de la formation continue et se trouve marginalisé par rapport aux autres formations littéraires plus académiques où les ateliers d’écriture peinent à trouver une place. La famille montpelliéraine partage aussi avec Paris 8 un rapport naturel avec le monde de l’édition et de l’écriture, parce que Marie Joqueviel-Bourjea est aussi poète et parce que le DU a été fondé par, ou au moins avec, François Bon. Cette place à l’écart de l’institution et cette relation avec la vie éditoriale tissent un rapport plus militant à l’écriture, plus essentialiste aussi qui s’exprime dans le billet de blog de Marie qui s’interroge sur la place de la recherche, particulièrement de la théorie, dans le champ de la création littéraire (http://atelierrecherche.canalblog.com/archives/2015/01/21/31356156.html).

 

Cela fait déjà quatre familles (dont deux cousines d’outre atlantique). Les trois autres se situent de l’autre côté de la ligne qui sépare recherche et création littéraire.

Carole Biseniu-Penin, de Nancy-Metz, se trouve dans une position institutionnelle proche de celle décrite pour Montpellier : des enseignements d’ateliers encore marginaux, des collègues plutôt réfractaires. Pourtant, son histoire personnelle de spécialiste de l’OULIPO la situe clairement du côté de la poïétique fondée par Valéry, de cette science du faire qui s’intéresse aux mécanismes de la création. On pourra s’interroger sur la part de recherche et de création dans les cahiers de Valéry et peut-être y voir un modèle possible pour de futurs travaux de recherche en création littéraire. Dans tous les cas, il y a dans cette tradition qui remonte à La Genèse d’un poème de Poe – ou plutôt de Poe traduit et mis en scène par Baudelaire – une invitation à penser que la création littéraire n’est pas incompatible avec l’approche du chercheur, le souci de théorisation, de distance et d’analyse.

Les deux dernières familles bénéficient d’une même bienveillance des institutions qui ont accepté de faire une place à la création littéraire. A Aix-Marseille, elle est le fruit d’une lutte longue et difficile menée d’abord par Anne Roche, dès 1968 comme on sait, puis par Nicole Voltz et l’équipe du DU Formateur en ateliers d’écriture : Annick Maffre, Corine Robet, André Bellatorre. Dans cette sixième famille, la recherche universitaire a toujours marché de concert avec la création littéraire. On le voit dans les travaux d’Anne Roche et dans ceux d’André Bellatorre sur la métalepse et plus généralement sur les liens entre narratologie, rhétorique et ateliers d’écriture. Ce n’est ainsi pas par hasard si Aix-Marseille a deux doctorantes en Pratique et théorie de la création littéraire (Corine Robet et Aurore Guitry) et si on y pense la création littéraire comme un objet naturel de recherche. J’aurais tendance à rattacher à cette famille provençale cette autre famille d’Oc, celle du master des métiers de l’écriture de Toulouse Jean Jaurès. Le travail de mise en relation de la stylistique et de la génétique des textes pour servir à la formation en création littéraire me semble appartenir à la même démarche qui consiste à prendre le matériau de la recherche littéraire et à en proposer une innovation d’usage en l’appliquant à la création littéraire. Mais c’est sans doute aussi pour ne pas avoir huit familles, ce qui ne serait plus du jeu.

La septième famille, celle de l’université de Cergy-Pontoise, bénéficie d’une reconnaissance institutionnelle de la création littéraire dont elle a fait aussi un objet de recherche, comme le prouvent l’existence du réseau Pratique d’écriture créative à l’université, rattaché à un centre de recherche (le CRTF désormais AGORA), cette lettre et les colloques réguliers (2010, 2013, 2015) autour de la création littéraires. La différence avec Aix-Marseille tient à un ancrage plus fort du côté de la didactique de l’écrit que traduit notamment l’usage de la formule écriture créative.

 

Lisant cela, Violaine-Houdart-Mérot m’adresse la remarque suivante que je colle ici, comme un premier commentaire et comme une précision indispensable, comme un lopin qui vient enrichir le mien d’une connaissance intime de ce qu’est la famille de Cergy. On peut même imaginer que ce texte viendra s’enrichir d'autres lopins correctifs, plus que de "commentaires" :

« Certes, la réflexion didactique n’est pas absente de l’ouvrage issu du colloque de 2011 sur les Pratiques d’écriture littéraire à l’université, ni du travail de thèse d’Anne-Marie qui recense précisément tous les enjeux de l’introduction des ateliers d’écriture dans les universités françaises (dont bien entendu les enjeux didactiques), et les compare aux universités américaines et québécoises.

Pour autant, dans le DU que nous avons conçu ensemble et dans le parcours de master qui va lui succéder dans la même optique, la dimension didactique est fort peu présente: ce DU a bien d’autres caractéristiques, et notamment le fait de vouloir s’adresser non pas seulement à de futurs écrivains ou des animateurs d’ateliers d’écriture mais à bien d’autres métiers pour lesquels l’écriture est importante et précisément nous refusons les clivages habituels entre écriture créative et professionnelle. Mon souhait est aussi de réhabiliter le genre de l’essai et d’aller contre les oppositions ou clivages entre écriture créative et écriture « académique ». Le futur parcours de master s’intitule d’ailleurs «Métiers de l’écriture et de la création littéraire et recherche en création littéraire ».

Le terme d’écriture créative dans notre DU est une référence aux creative writing américains et n’a rien à voir avec un « ancrage didactique ».

Je pense que l’une des originalités de notre DU par rapport aux autres formations (mais à mon avis, nous sommes très proches de vous, et par certains aspects de Paris 8, et par d’autres du Havre) est le fait de vouloir nous ouvrir aux métiers de la rédaction autres que le métier d’écrivain (avec l’expérience menée par Anne-Marie avec Loréal par exemple). Mais notre autre spécificité est la présence d’écrivains et de master class au sein de notre formation, et enfin le fait de travailler en liaison avec l’Ecole d’arts de Cergy (je suis en train d'élaborer une convention avec eux, et il y a eu déjà des échanges entre les étudiants du DU et de l’Ecole d’arts) »

 

Question de vocabulaire : un peu de discipline(s)

Avec la légitimité institutionnelle, la place de la théorie et de la recherche, la question de la terminologie a aussi fait l’objet de débats au cours des deux journées. La locution création littéraire fait davantage consensus qu’écriture créative. Elle désigne une pratique (la création) et un domaine (la littérature)… ce qui n’est pas sans poser de problème, à un moment où l’institution littéraire apparaît comme un fait daté dont on connaît le début (la fin du XVIIIe siècle) et dont on a le sentiment de vivre la fin – dont l’émergence de cette création littéraire dans les études de lettres est peut-être un signe[3]. La formule création en écriture ne dit rien à personne mais désigne pourtant la pratique elle-même (l’écriture) comme objet, ce qui a le mérite de poser clairement une praxis et d’éviter la question encombrante du littéraire. A ce compte-là, le mot écriture ferait aussi bien l’affaire, n’était la polysémie et le vague d’une trop grande généralité.

En définitive la question de la terminologie ressemble, pour la création littéraire, aux débats que connaissent les disciplines artistiques, avec des glissements et des ruptures (peinture, sculpture, photographie ; arts graphiques, arts plastiques, arts visuels). Elle est aussi un premier point de réflexion, de théorisation et donc, de fait, de recherche, tout le monde s’accorde pour dire qu’il ne serait pas mauvais de savoir comment désigner ce que nous faisons quand nous travaillons sur et avec l’écriture.

 

Dans cette quête d’un nom et d’une identité, une piste possible serait de demander à ceux dont l’objet de recherche est précisément la création ou le langage de nous dire ce que nous faisons, ce que nous sommes. Il existe à Aix-Marseille un laboratoire (PSYClé) où Nathalie Bonnardel mène des recherches sur l’ergonomie de la créativité, un travail interdisciplinaire dans ce domaine permettrait de dépasser les contradictions sur une éventuelle recherche en création littéraire : on peut refuser de prendre l’objet de notre pratique comme sujet de recherche, mais on ne peut empêcher ceux qui travaillent sur la création en général de s’intéresser à la création littéraire en particulier. On peut faire la même chose du côté de la cognition linguistique et proposer au laboratoire Parole et langage (Aix-Marseille) d’étudier si les mécanismes en jeu sont différents dans la production linguistique quand elle est création et quand elle ne l’est pas, ou ne sait pas qu’elle l’est.

Comme au jeu des sept familles, ce serait une manière de piocher – ou de faire piocher les autres – pour trouver nos trésors. C’est aussi expérimenter les vertus de l’interdisciplinarité ou même de la transdisciplinarité telle que la théorise Bassarb Nicolescu quand il observe que changer de discipline permet de dépasser les contradictions du champ disciplinaire[4]. De même, la création littéraire pourrait devenir un champ de rencontre entre deux approches qui restent antagonistes – parfois violemment – dans leur champ disciplinaire : la psychologie cognitive et la psychanalyse qui peuvent se saisir de ce même objet. Il n’y a peut-être pas de recherche en création littéraire mais on voit déjà quelques belles perspectives et qui dépassent notre domaine.

 

Problématisation : autonomie et hétéronomie de l’art

Reste à essayer de comprendre ce qui fait obstacle à une recherche en création littéraire, au moment même où l’arrivée de la création littéraire aux niveaux master et doctorat rend possible, et peut-être nécessaire, une telle recherche. Au moment où, aussi, les écoles d’arts qui ont rejoint le système Licence Master Doctorat sont en quête dans ce domaine et nous accompagnent dans la mise en place des diplômes en création littéraire.

Pour comprendre la réticence – résistance ? – à faire de la création littéraire un objet de recherche, il faut peut-être remonter un peu plus d’un siècle en arrière, au moment où s’opère le phénomène d’autonomisation de l’art à l’égard de la pensée rationnelle et philosophique et où se manifeste son hétéronomie[5]. Après avoir été pensé par les philosophes depuis Platon, l’art affirme à ce moment de l’histoire des idées son hétéronomie. Un texte fameux, Contre Sainte-Beuve, en est une illustration. Proust y entreprend de montrer « ce qu’il y a de réel et d’indépendant de toute science dans l’art[6] » et que Sainte-Beuve, comme Taine, n’a pas compris. Autant que la mondanité littéraire, autant que l’illusion que l’homme résume l’œuvre, c’est ce que dénonce Proust dans ce texte qui est aussi le tremplin d’écriture de ce qui sera À la recherche du temps perdu. Il en fait d’ailleurs l’expérience, remplaçant le modèle philosophique de Schopenhauer, par le modèle littéraire nervalien[7].

L’inquiétude peut être légitime de voir la pensée rationnelle, que les artistes ont chassés de la cité de l’art par la porte, y revenir par la fenêtre de la recherche en création littéraire. C’est tout de même oublier que cette recherche en création littéraire ne serait pas une théorie qui surplombe son objet, mais une prise de distance réflexive issue d’une praxis. Le même Proust disait du pastiche qu’il est « une critique littéraire en action », ce qui ne l’empêchait d’écrire un article de critique « à propos du style de Flaubert » et de proposer une réelle esthétique de l’écriture, de la création littéraire, dans les dernières pages du Temps retrouvé. Après Valéry et la poïétique, voici un deuxième modèle possible pour une recherche en création littéraire... modèle que la recherche pourrait explorer. Elle y trouverait des possibilités, des formes pour une recherche fondée sur une praxis.

On y verrait sans doute aussi que les temps ont changé et que les ateliers comme la génétique des textes, ou la stylistique telle que l’envisage Philippe Jousset, la lecture comme la considère Marielle Macé[8] changent notre rapport au fait littéraire et accordent une place centrale à la praxis.

La France a un siècle de retard dans le domaine de l’enseignement de la création littéraire. On y a consacré ce temps à théoriser la littérature, l’écriture c’est cet apport qu’une recherche en création littéraire peut mettre au service de l’enseignement de ce bien partagé qu’est l’écriture.

Le projet présenté à l’ANR pourrait porter sur laréalisation d'un Dictionnaire francophone et européen, historique, critique et prospectif de la création en écriture, dictionnaire papier, si on le souhaite, mais aussi évolutif et en ligne, complété par une banque de données de pratiques et d’expériences.

Le projet couvrirait un champ qui va de l’accès à l’écriture sous sa forme de création à l’étude des mécanismes de créativité linguistique d’un point de vue ergonomique et cognitif, il pourrait se décomposer ainsi

▪ Axe 1 – Épistémologie, Terminologie : baliser le champ théorique, distinguer les ateliers d’écriture (dispositifs, déblocage, venue à l’écriture) de l’écriture créative (dans des champs plus thérapeutiques) de la création littéraire, ou de l’écriture artistique (former des écrivains, des éditeurs). Fabrique de la littérature contemporaine : Auteurs, étudiants-écrivains, formation, débouchés pour cette recherche en création littéraire.

▪ Axe 2 – Création et institutions : place de la création dans l’institution, reconnaissance de la création par l’institution, la création littéraire comme lieu de connaissance (la création artistique, la fiction sont des lieux de savoir) ; évolution actuelle des paradigmes parce que change le regard sur la littérature. Travail d’anticipation de ce que seront les études de lettres dans dix ans.

▪ Axe 3 : approche ergonomique et cognitive des mécanismes de création littéraire. Cette approche aide à définir le champ spécifique de la création littéraire par les regards croisés de deux disciplines l’ergonomie de la créativité (pour ce qui relève de la création) la cognition du langage, pour ce qui relève du littéraire.

 

Jean-Marc Quaranta

Aix-Marseille - CIELAM



[1] Cet atelier a réuni, pour Aix-Marseille : Marie-Laure Schultze co-porteuse du projet avec Jean-Marc Quaranta, Sara Greaves, Corine Robet, Stéphane Nowak ; Isabelle Serça de Toulouse Jean-Jaurès, Marie Joqueviel Bourjea de Montpellier III, Carole Bisenius-Penin de Nancy-Metz, Vincent Message de Paris 8

Anne Paupe de Paris 13, Anne-Marie Petitjean de Rouen /Cergy-Pontoise, Marc-André Brouillette de l’UQUAM et Natalia Hristova de St. Climent Ohridski, Sofia.

 

[2] « La Littérature sur le métier. Étude comparée des pratiques créatives d’écriture littéraire dans les universités, en France, aux États-Unis et au Québec », 2013, sous la direction de Violaine Houdart-Merot.

[3] Voir Dominique Maingueneau, Contre Saint-Proust, la fin de la Littérature, Belin, 2006, p. 169-170, qui parle de « généralisation de l’activité d’écriture » et de « laïcisation de la création ».

[4] Bassarab Nicolescu, Qu'est-ce que la réalité ?, Liber, Montréal, 2009 ; La Transdisciplinarité, manifeste, Le Rocher, collection Transdisciplinarité, Monaco, 1996.

[5] Marc Jimenez, Qu’est-ce que l’esthétique ?, Gallimard, collection Folio essais, 1997, pp. 209-210.

[6] Marcel Proust, Contre Sainte-Beuve, édition de Bernard de Fallois, Gallimard [1954] collection Folio essais, p. 124.

[7] Jean-Marc Quaranta, Le Génie de Proust, Champion, collection Recherches proustiennes, 2011.

[8] Philippe Jousset, Anthropologie du style. Propositions, Presses universitaires de Bordeaux - Pessac, 2008. Marielle Macé, Façons de lire, manières d’être, Paris, Gallimard, collection NRF Essais, 2011.

 

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