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Atelier de recherche en création littéraire
9 décembre 2014

Pour une épistémologie de la recheche en création littéraire

Je livre ici quelques-unes des questions des réflexions que je peux formuler sur l’objet de notre atelier de recherche et les éléments de réponses qu'elles m'inspirent.

Tous les participants sont invités à faire de même dans un ou plusieurs textes brefs (3500 signes environ), pas nécessairement structurés sur un mode académique, et à commenter ce que les autres ont proposé. C’est une manière de faire connaissance, de gagner un peu de temps sur la rencontre des 5 et 6 février prochains et de préparer notre synthèse.

Une version de ce texte est accessible sur Framapad (https://lite5.framapad.org/p/4NAL8bqQ8g) où elle peut être modifiée et amendée directement, il en sera de même pour toutes les contributions que vous voudrez bien m’envoyer ; à chacun de choisir la formule qui lui convient le mieux.

L’essor de l’écriture créative à l’université s'accompagne de plusieurs questions qui sont d'ordres épistémologique, méthodologique et disciplinaire – au moins –, le but de cet atelier est de poser ces questions et d'y apporter des éléments de réponse, et aussi d'envisager une stratégie de recherche à l'échelle de l'institution.

La première question est sans doute celle du nom : de quoi est-il question? d'atelier d'écriture ? d'écriture créative ? de création littéraire ? On pourra proposer des définitions, déterminer des zones, des frontières, des chevauchements.

Pour ma part, je retiens le terme de « création littéraire » (sans rejeter les autres) ce qui a des implications épistémologiques.

Sur le rapport entre la recherche sur les ateliers d’écriture et la création littéraire, il me semble que la recherche sur les ateliers d’écriture relève des « studies » plus que de la recherche disciplinaire. Elle en a la dimension sociale, militante, sort, comme les studies, d’une réalité de terrain que certains chercheurs ont prise en charge ; comme souvent dans les studies, le champ de recherche n’est pas structuré à la façon d’un champ disciplinaire. La particularité est qu’en l’absence d’une culture des studies en France, on a fait des studies en ateliers d’écriture, sans le savoir.

Il me semble que l’émergence de la création littéraire, la volonté de l’enseigner en France, change sensiblement les choses, notamment en structurant différemment le champ de la recherche : le passage des studies en ateliers d’écriture à une recherche en création littéraire pose des problèmes épistémologiques à un moment où les études de lettres sont en déclin, ou en mutation (pour qui veut être optimiste), et que précisément la création littéraire constitue un des éléments de cette mutation.

Cette ligne de partage entre studies et recherche, qui n’empêche pas des passerelles, a été pour moi très sensible à la lecture des deux volumes d’actes de colloques (Cerisy et Cergy) et lors du colloque d’Aix, en Avril 2014, où une première journée était tournée vers les ateliers d’écriture en ville et une seconde vers l’université, avec des problématiques et des interventions complémentaires mais aussi très différentes. Cela tient aux publics, à leurs attentes, aux lieux d’intervention aussi qui supposent des attentes différentes de la part de l’institution. Là encore, la consultation des contributions (duecriture.canalblog.com) montre une grande diversité d’orientations.

Dans ce contexte l’expression « création littéraire » présente l’intérêt d’être déjà présente dans le champ disciplinaire des études de lettres, elle a un avers et un revers : d’un côté le résultat de la création littéraire (qui est l’objet d’étude habituel) de l’autre la création littéraire en train de se faire et qui apprend à se faire (qui est notre objet). Au milieu, je situerais des champs critiques comme la génétique des textes et l’intertextualité qui engagent un autre rapport au texte, abordé moins comme un résultat que comme le fruit d’un processus et ù la figure de l’écrivain est différemment impliquée, ce qui constitue un socle intéressant pour penser l’épistémologie de la recherche en création littéraire (dans sa relation au structuralisme et à ses suites).

Dans cette perspective, la stylistique offre un bon outil de passage d’un versant à l’autre de la création littéraire, surtout si elle associée à la génétique, comme le fait Isabelle Serça : on a la possibilité d’analyser un « fait » mais aussi un « faire » qui ouvre sur la connaissance d’un processus et sa possible transmission.

Voilà une première contribution qui ne demande qu’à être éclairée par vos remarques, objections, compléments !

 

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Atelier de recherche en création littéraire
  • Blog de l'atelier de recherche en création littéraire de l'UFR ALLSH de l'université d'Aix-Marseille. Son but est de permettre les échanges entre les participants en amont de le rencontre des 5 et 6 février 2015 et de les poursuivre ensuite.
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